Réussir un bon foin de prairies pour les chevaux : conseils clés pour une qualité optimale
Le cheval, en tant qu’herbivore monogastrique, a des besoins alimentaires bien spécifiques. Un foin de qualité est indispensable pour couvrir ses besoins en fibres, favoriser une bonne digestion et éviter des troubles tels que les coliques ou les fourbures. Voici les clés pour produire un foin de prairies naturelles ou temporaires adapté aux équidés.
1. Choisir la bonne composition de prairie
Les chevaux ont besoin d’un foin riche en fibres, mais pas trop riche en énergie ni en protéines. Il est donc préférable d’éviter des espèces trop denses ou sucrées comme le trèfle violet ou la luzerne en excès.
Mélange type recommandé :
- Graminées majoritaires : fétuque élevée, dactyle, fléole, brome, ray-grass anglais (à faible proportion)
- Légumineuses modérées : trèfle blanc ou trèfle hybride (10-15% maximum)
- Espèces prairiales rustiques : fétuque rouge, pâturin des prés
💡 Astuce : une diversité botanique permet de stabiliser la production dans le temps et d’apporter un foin équilibré.
2. Maîtriser la date de fauche
La date de récolte est le critère principal influençant la valeur nutritionnelle du foin. Pour les chevaux, il faut viser un foin « moyennement avancé », avec des tiges encore souples et peu lignifiées.
- Fenaison idéale : autour de l’épiaison des graminées, avant la floraison complète
- Objectif : fibre digestible, bon équilibre entre énergie et cellulose, teneur en sucre modérée
Un foin trop jeune (fauché très tôt) sera trop riche et potentiellement dangereux pour des chevaux non actifs ou sujets aux fourbures. Un foin trop vieux sera peu appétent et peu digestible.
3. Récolter dans de bonnes conditions météo
Pour assurer une bonne conservation :
- Fenaison sur 3 à 5 jours maximum
- Fauchage en milieu ou fin de matinée
- Fanage 1 à 2 fois par jour, selon l’humidité
- Andainage à 80% de matière sèche
- Pressage par temps sec (au-delà de 85% de MS)
🌤️ Ne pas presser un foin encore humide : risque de fermentation, échauffement, moisissures ou mycotoxines — très nocives pour les chevaux.
4. Stocker à l’abri, dans de bonnes conditions
Le stockage est tout aussi crucial que la récolte :
- Endroit sec, ventilé, à l’abri de la lumière et des rongeurs
- Sur palettes ou rehausses pour éviter les remontées d’humidité
- Surveillance régulière des bottes : échauffement, odeurs, taches noires = signe de problème
5. Faire analyser son foin
Une analyse fourragère permet de connaître :
- La matière sèche
- La valeur énergétique (UFC)
- La teneur en protéines, sucres solubles, cellulose (ADF, NDF)
- La présence de poussières, moisissures ou mycotoxines
📊 Pour les chevaux sensibles (fourbure, emphysème, ulcères), il est essentiel de connaître la teneur en sucres non structuraux (NSC), souvent problématiques s’ils sont > 10-12%.
✅ En résumé
ÉtapeObjectifChoix des espècesGraminées dominantes, légumineuses modéréesMoment de faucheAvant floraison complèteSécheresseMoins de 20% d’humidité au pressageStockageSec, aéré, surélevéAnalyseValeurs alimentaires, risques sanitaires
🎯 À retenir
Un bon foin pour chevaux, c’est avant tout un foin sain, sec, sans poussière et équilibré. La rigueur dans chaque étape – de la composition de la prairie à la conservation – permet de garantir le bien-être digestif, respiratoire et nutritionnel des équidés, tout en limitant le recours à des aliments concentrés.