🔍 État actuel du marché
Le marché de la paille affiche un visage contrasté en ce début décembre, selon qu’on se place du côté des éleveurs ou des producteurs céréaliers.
Côté approvisionnement, la situation est globalement calme. Les animaux sont désormais rentrés en stabulation, et les éleveurs sont largement couverts, souvent dès cet été, ce qui a limité la demande automnale. La récolte 2025 a été généreuse, avec +25% de volumes supplémentaires par rapport à l’an passé, ce qui réduit fortement les tensions. Quelques zones, comme la Normandie, ont néanmoins connu des pertes localisées dues à des intempéries (grêle et pluie). Les prix restent stables à légèrement baissiers selon les régions, avec des niveaux plus élevés dans le Nord et l’Est.
Du côté de la collecte, la dynamique est différente. Certains producteurs, notamment dans les Charentes, doivent faire face à un excès de volumes, et à un besoin de trésorerie ou de libération de place, ce qui les pousse à vendre à des prix plus bas que 2024. À l’Est, les prix ont reculé. Les ventes sont difficiles, tant sur le marché intérieur qu’à l’export, où la concurrence allemande limite les débouchés. Malgré cela, certains producteurs préfèrent stocker, dans l’attente d’un possible rebond de la demande au 1er trimestre 2026.
📈 Facteurs haussiers
Stockage stratégique des producteurs
Face à une demande actuellement faible mais potentiellement plus dynamique en fin d’hiver, plusieurs producteurs préfèrent conserver leur paille. Ce choix réduit les volumes réellement disponibles sur le marché et pourrait créer une tension si la demande repart en début d’année.
Pertes localisées en Normandie
Les conditions climatiques de l’été ont impacté certaines zones comme la Normandie, entraînant des pertes de rendement. Ces déficits régionaux, bien que ponctuels, peuvent créer des tensions locales sur l’offre, avec des prix qui y restent élevés.
Reprise attendue début 2026
Une demande de jonction est attendue entre février et avril 2026 pour couvrir la fin d’hiver jusqu’à la prochaine récolte. Ce point d’inflexion pourrait soutenir les prix, aussi bien sur le marché intérieur qu’à l’export, notamment en direction des usines et de la BNL.
📉 Facteurs baissiers
Récolte 2025 excédentaire
Avec un surplus de 25%, la récolte 2025 assure une offre abondante sur la plupart des bassins de production. Ce contexte pèse naturellement sur les prix, en l’absence d’une demande suffisamment soutenue pour absorber les volumes.
Demande intérieure modérée
Les éleveurs, ayant largement anticipé leurs achats, se montrent peu actifs. De plus, les besoins à court terme sont couverts, limitant fortement les mouvements de marché jusqu’en fin d’hiver.
Concurrence à l’export et besoins de liquidité
L’Allemagne dispose de ses propres volumes et tire les prix vers le bas sur les marchés internationaux. Parallèlement, certains céréaliers cherchent à vendre rapidement pour des raisons de trésorerie, acceptant des prix bas, ce qui oriente l’ensemble du marché à la baisse.
📊 Notre sentiment de marché
Le sentiment actuel est plutôt stable à baissier. Les prix se maintiennent sur certaines zones élevées mais fléchissent sur d'autres, en particulier là où l’offre excède la demande immédiate. Les fourchettes de prix varient fortement selon les régions et la nature de la transaction.
Les marchés restent attentistes, mais la perspective d’une reprise partielle de la demande en début 2026 (jonction campagne, export) pourrait venir redonner du tonus aux prix, notamment dans les zones où les producteurs auront tenu leurs positions. À court terme, la tendance reste à la pression baissière, mais avec un potentiel de rebond dès que les besoins redémarreront.
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