Focus marché - Dolomie : une alternative économique à la paille

November 27, 2025
Focus marché

Un marché en plein développement

Face à la hausse continue du prix de la paille, dépassant parfois 130 €/t, la dolomie s’impose comme une solution de plus en plus utilisée dans les élevages bovins, ovins et caprins. Affichée entre 30 et 60 €/t rendu exploitation, elle permet de réduire significativement les coûts de litière tout en offrant de bonnes performances sanitaires.

En 2025, près de 25 000 tonnes ont été extraites pour répondre à la demande croissante. Ce matériau naturel, peu transformé, riche en calcium (30 %) et magnésium (20 %), séduit aussi par son double usage : litière → amendement calcique.

Intérêts techniques et sanitaires

La dolomie apporte plusieurs bénéfices directs dans les bâtiments :

  • réduction de l’humidité et des odeurs,
  • baisse du risque de mammites,
  • litière plus fraîche (jusqu’à 8 °C de moins),
  • propreté améliorée,
  • diminution des boiteries.

Les essais ovins notamment montrent :

  • 7 % de boiteries sur dolomie contre 15 % sur paille,
  • 19 % d’animaux sales sur les flancs contre 29 % en litière pailleuse,
  • performances animales globalement inchangées,
  • pas d’effet sur les arrière-trains ni les écoulements oculaires/nasaux.

Un intérêt économique mesurable

Les retours d’éleveurs et les essais menés sur le terrain confirment l’intérêt économique de la dolomie. Dans certaines stabulations bovines, son utilisation permet d’économiser jusqu’à 25 tonnes de paille en trois mois pour un troupeau de 100 vaches. En élevage ovin, elle génère en moyenne 10 € d’économie par animal dès le premier mois, grâce à une consommation de paille nettement réduite. Le paillage, moins fréquent, se traduit également par un gain de temps et de fioul, allégeant encore les charges d’exploitation. Par ailleurs, le fumier produit, enrichi en calcium et magnésium, peut être directement épandu, ce qui limite les achats de chaux. La dolomie offre de nombreux services : hygiène améliorée, propreté renforcée et valorisation agronomique accrue.

Limites et points de vigilance

L’usage de la dolomie nécessite toutefois quelques précautions. En litière 100 % pure, elle peut atteindre rapidement sa saturation en humidité et se transformer en bouillie, ce qui réduit son efficacité, notamment dans les bâtiments très humides ou insuffisamment ventilés. En revanche, lorsqu’elle est associée à de la paille, ce risque d’humidification rapide diminue nettement et l’ensemble conserve de bonnes capacités d’absorption.

Sa disponibilité constitue également un frein : la production reste localisée et les coûts de transport augmentent significativement pour les exploitations éloignées des carrières.

Enfin, la dolomie doit aussi composer avec la concurrence d’autres matériaux comme le miscanthus, les copeaux de bois ou certains composts structurés, déjà bien implantés dans certaines régions. Ces éléments limitent une adoption totale et uniforme, même si l’intérêt global du produit et la tendance de marché demeurent clairement positifs.

Conseils d’utilisation pour de bonnes performances

Pour optimiser l’usage de la dolomie :

  • stocker en tas à l’abri,
  • épandre la litière 2 à 4 semaines avant l’arrivée des animaux (selon saison),
  • appliquer une sous-couche de 4 à 6 cm,
  • rajouter ponctuellement paille ou dolomie si nécessaire.

Tendance du marché

La dynamique du marché est orientée à la hausse modérée. La dolomie coche aujourd’hui plusieurs cases recherchées : économique, naturelle, simple d’utilisation, valorisable sur les cultures et disponible localement (selon zones).

Si les capacités d’extraction et la logistique s’ajustent à la demande, la dolomie pourrait devenir un standard du paillage raisonné dans les années à venir.

Articles similaires