🔍 État actuel du marché mondial de l’urée
Le marché de l’urée reste sous pression, avec des prix globalement élevés. Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient ont perturbé la production en Égypte et en Iran, ce qui a fait grimper les prix à plus de 430€/t FOB dans certaines zones. L’Inde, très active, continue d’acheter de gros volumes, ce qui limite les disponibilités pour les autres acheteurs.
La Chine recommence à exporter, ce qui pourrait alléger un peu la situation dans les mois à venir. En Europe, c’est encore la période creuse, mais les choses pourraient se tendre à l’approche de l’automne, surtout si l’ammoniac reste cher.
En France, de nombreux négoces et coopératives se sont couverts à des niveaux de prix élevés ces dernières semaines. Si le marché international se détend, cela pourrait créer un décalage entre les prix mondiaux et ceux proposés localement. À suivre de près pour les décisions d’achat à venir.
📈 Facteurs haussiers
1. La demande indienne reste très forte
L’Inde a acheté 1,47 million de tonnes d’urée lors de son dernier appel d’offres, et prévoit encore d’en acheter 7,5 millions d’ici janvier 2026. Cela limite fortement les disponibilités pour les autres marchés. Les prix FOB du Moyen-Orient ont été tirés vers le haut, jusqu’à 430 €/t, et restent fermes tant que l’Inde reste aussi présente.
2. Moins de production au Moyen-Orient
L’Iran et l’Égypte ont fortement réduit leurs volumes à cause de coupures de gaz. On estime que 400 000 à 500 000 tonnes ont été perdues ces dernières semaines. En Égypte, d’autres arrêts sont possibles en août. En parallèle, les prix de l’ammoniac ont aussi augmenté, ce qui complique la reprise rapide des usines.
3. Marché actif en Amérique du Sud
Le Brésil continue d’acheter, malgré des prix élevés. L’urée granulée se négocie entre 396€/t et 430€/T vrac portuaire . L’Argentine a aussi sécurisé des volumes à plus de 460€/t. Cela montre que certains marchés acceptent encore de payer cher, ce qui soutient les prix mondiaux.
📉 Facteurs baissiers
1. Résistance des acheteurs au Brésil
Certains distributeurs brésiliens commencent à refuser les prix actuels (jusqu’à 560€/t CFR). Cette résistance pourrait s’amplifier, surtout si les prix agricoles ne suivent pas. Cela pourrait faire ralentir la demande et créer une baisse technique des prix.
2. Marché calme en Europe et aux États-Unis
En Europe, c’est encore la morte-saison, et les prix du gaz ont légèrement baissé sous les 35€/MWH. Les acheteurs restent prudents. Aux États-Unis, le marché est aussi calme en cette période. Cette faible activité limite la hausse des prix sur ces zones.
3. Retour des exportations chinoises
La Chine prévoit d’exporter jusqu’à 3 millions de tonnes d’urée d’ici octobre. Même si une partie de cette offre est de l’urée prillé, moins demandée sur certains marchés, cela représente un potentiel important pour détendre l’offre mondiale.
📊 Notre sentiment de marché
Le marché mondial reste tendu à court terme, avec des prix élevés et peu de disponibilité. L’Inde et l’Amérique du Sud maintiennent une pression forte sur l’offre. Si l’Égypte subit de nouvelles coupures en août, les prix pourraient encore monter.
En revanche, la reprise des exportations chinoises et une demande plus calme en Europe et aux États-Unis pourraient ramener un peu d’équilibre en fin d’été. Actuellement, l’urée granulée se négocie autour de 465€/T vrac Pallice.
En France, beaucoup de négoces et coopératives se sont couverts à des prix élevés (500 €/T en urée). Si les prix mondiaux baissent dans les semaines à venir, cela pourrait retarder une éventuelle détente des prix pour les agriculteurs. Notre avis est neutre à légèrement haussier à court terme, avec une stabilisation possible dans la fourchette actuelle, mais des risques haussiers subsistent si l’offre reste perturbée en août.