Focus marché – Blé tendre BIO

December 15, 2025
Focus marché

Le marché du blé tendre bio entre dans une phase charnière. Après plusieurs campagnes marquées par des équilibres fragiles, l’année en cours se distingue par un niveau de production élevé et une offre largement supérieure aux besoins du marché intérieur. Dans ce contexte, les arbitrages à venir sur les stocks de blé, qu’ils soient meuniers ou fourragers, seront déterminants pour la valorisation des lots.

L’objectif de ce focus marché est de vous apporter une lecture claire et factuelle de la situation actuelle, afin de vous permettre de prendre vos décisions en toute connaissance de cause.

Une production française en forte hausse

La production française de blé tendre bio atteint cette année environ 350 000 tonnes, contre 204 000 tonnes lors de la précédente campagne. Cette hausse significative se reflète directement dans la collecte : au 1er novembre, plus de 211 000 tonnes avaient déjà été collectées, soit davantage que la totalité de la collecte de l’an dernier.

Ces chiffres traduisent une réalité simple : le marché français est aujourd’hui excédentaire en blé tendre bio. Cet excédent structurel pèse mécaniquement sur les débouchés et sur les niveaux de prix observés.

Pas d’imports, mais un recours incontournable à l’export

Cette année, presqu’aucun volume d’import n’est venu alimenter le marché français. La consommation est principalement issue de la production nationale. Les volumes d’import entreraient en compétition du volume Français sur des prix au delà de 360€/T rendu usine. Pour autant, cette absence d’imports ne suffit pas à rééquilibrer le marché : les volumes produits en France restent supérieurs aux besoins.

Dans ce contexte, le retour à l’export devient inévitable. Une situation habituelle (sauf sur la récolte 2024), qui expose le blé tendre bio français à la concurrence internationale, notamment sur le plan des prix. Ce facteur pèse directement sur les valorisations possibles, en particulier pour les blés fourragers.

Une demande intérieure déjà largement couverte

Du côté de l’alimentation animale, la consommation recule légèrement, de l’ordre de 3 %. Cette baisse reste modérée, mais elle contribue à réduire les débouchés disponibles sur le marché intérieur.

Côté meunerie, la situation est tout aussi contrainte. Les meuniers ont sécurisé leurs approvisionnements très en amont et sont aujourd’hui estimés couverts entre 80 et 90 % de leurs besoins sur la campagne. Les achats à venir devraient se limiter à du réapprovisionnement ponctuel, sur des volumes réduits. Il ne faut donc pas s’attendre à un retour de contrats significatifs sur le blé meunier.

Blé meunier : un marché étroit et sélectif

Un point mérite une attention particulière : le blé meunier bio ne dispose pas de débouché export. Lorsque les besoins des meuniers sont couverts, les possibilités de valorisation se réduisent rapidement.

Dans ce contexte, seuls les lots présentant les meilleures caractéristiques trouvent preneur à des niveaux de prix élevés.Les blés meuniers avec des teneurs en protéines élevées (généralement ≥13 %) peuvent encore se valoriser jusqu’à 450 €/t, mais sur des volumes très limités.

Pour des blés meuniers plus faible en protéines, des opportunités existent encore autour de 350 €/t, là aussi de manière ponctuelle et dans un laps de temps restreint.

Faute de débouchés suffisants, une partie du blé initialement destiné à la meunerie est déclassée en blé fourrager, ce qui accentue la pression sur ce marché.

Blé fourrager : des volumes abondants, un marché orienté export

Le marché du blé fourrager bio concentre aujourd’hui l’essentiel des volumes disponibles. Alimenté à la fois par la production nationale et par le déclassement du blé meunier, il se heurte à une demande française insuffisante.

Les débouchés se situent donc principalement à l’export. À ce jour, les niveaux de prix observés pour le blé fourrager bio se situent généralement entre 315 et 330 €/t, pour les lots les mieux positionnés logistiquement vers ces marchés extérieurs.

Quelques opportunités subsistent encore en France, mais les couvertures arrivent progressivement à leur terme, ce qui renforce l’importance du calendrier et de la réactivité.

Des perspectives qui invitent à la prudence

Au-delà de la campagne actuelle, plusieurs indicateurs appellent à la vigilance. Les emblavements pour la prochaine récolte sont importants et l’état des cultures est jugé très satisfaisant, avec 97 % de surfaces en bon à très bon état, contre 86 % à la même période l’an dernier.

Dans ce contexte, le report de stock apparaît comme une option risquée. Les fabricants d’aliments pour animaux n’ont que peu d’intérêt à se couvrir au-delà de la récolte en cours, ce qui limite les perspectives de reprise des prix à moyen terme.

Anticiper pour sécuriser la valorisation

Le marché du blé tendre bio offre encore des possibilités de valorisation, mais celles-ci sont désormais ciblées, temporaires et fortement dépendantes de la qualité des lots. Attendre sans arbitrer expose à un risque accru de pression sur les prix, en particulier pour les volumes fourragers.

C’est pourquoi il est essentiel de faire le point dès maintenant sur votre situation : volumes disponibles, qualité, taux de protéines, contraintes logistiques et objectifs de vente.

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