La culture de la Caméline : une opportunité technique, économique et environnementale à saisir
Alors que l’agriculture doit relever les défis du dérèglement climatique, de la décarbonation de l’économie et de la rentabilité des intercultures, une plante refait surface avec des atouts majeurs : la caméline. Encore méconnue, Camelina sativa mérite pourtant l’attention des agriculteurs français, notamment en interculture. Pourquoi s’y intéresser ? Quels sont ses débouchés ? Quelle rentabilité espérer ? Voici notre éclairage.
Une culture au service des carburants durables
Depuis janvier 2025, les compagnies aériennes européennes ont l’obligation d’incorporer des carburants d’aviation durables (CAD). Ces objectifs sont ambitieux :
2 % en 2025
20 % en 2035
63 % en 2050
Mais les matières premières autorisées doivent respecter des critères stricts : pas de concurrence avec l’alimentation humaine, basse consommation en ressources, et un bilan carbone positif. C’est là que la caméline entre en jeu.
Issue d’une culture ancienne (plus de 3000 ans en Europe), cette Brassicacée produit une huile facilement transformable en biocarburant. Sa culture s’intègre idéalement en interculture, avec peu d’intrants, et un cycle court d’environ 100 jours, ce qui en fait une excellente candidate pour accompagner la transition énergétique.
Une plante adaptée à l’interculture, été comme hiver
Implantation en interculture d’été
Après un pois ou une orge d’hiver, la caméline peut être semée dès fin juin pour une récolte entre septembre et octobre :
Semis direct recommandé, à 3 cm de profondeur
8 kg/ha de densité de semis
Fertilité : 40 U d’azote après orge, 10 U après pois
Un apport en eau de 10 à 20 mm peut être bénéfique en conditions sèches
Implantation en interculture d’hiver
La caméline peut aussi être semée entre le 1er et le 20 octobre après une culture estivale. Elle sera récoltée en mai-juin, avant l’implantation d’un tournesol ou d’un sorgho.
Semis à la volée ou en rangs, profondeur 2 cm
Fertilisation : 40 à 60 U d’azote
Peu sensible aux maladies
Bonne couverture contre les adventices
Cependant, le risque de gel est à considérer, tout comme la gestion du semis précoce pour garantir une récolte dans les temps.
Une rentabilité maîtrisée et sécurisée
Le développement de la filière est aujourd’hui fortement soutenu par Saipol, filiale du groupe Avril. En 2024, un programme de contrats de production rémunérait les agriculteurs à 600 €/t pour une graine propre (< 2 % impuretés) et sèche (< 9 % humidité), avec une garantie météo de 100 €/ha en cas de non-récolte, sous conditions.
Cas d’une interculture d’été :
Rendement moyen observé : 6 q/ha
Charges intrants : 100 à 150 €/ha
Marge brute : 235 €/ha
En incluant mécanisation et main d’œuvre : marge nette de 45 €/ha
Cas d’une interculture d’hiver (avant tournesol) :
Rendement variable : 5 à 20 q/ha
Attention : le tournesol suivant peut perdre jusqu’à 30 % de rendement
L’intérêt économique de la caméline repose donc sur une bonne maîtrise des charges, le respect des dates de semis, et la récolte effective. L'assurance joue un rôle clé pour sécuriser la prise de risque.
Une culture à impact environnemental positif
Au-delà de la seule rentabilité, la caméline offre des bénéfices environnementaux majeurs :
75 % de la biomasse retourne au sol sous forme de matière organique
Faible besoin en eau et intrants
Effet structurant sur le sol
Bon précédent pour d'autres cultures
Son bilan carbone est positif, car le CO₂ capté lors de sa croissance compense les émissions de combustion du biocarburant produit.
Un marché en pleine structuration
Saipol a démarré la structuration de la filière caméline en 2024 avec un objectif de 2000 ha cultivés. Malgré des conditions climatiques défavorables, 500 ha ont été implantés pour une production de 500 tonnes. L’objectif reste une production de plusieurs dizaines de milliers de tonnes dans les prochaines années.
À noter : à partir de 2025, les producteurs devront obligatoirement passer par un organisme stockeur partenaire pour contractualiser.
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