🔍 État actuel du marché
Les marchés mondiaux des céréales conventionnelles connaissent une période d’hésitation en ce début octobre 2025. Les prix du maïs enregistrent un léger rebond tant à Chicago (CBOT) qu’à Paris (Euronext), avec le contrat décembre atteignant son plus haut mensuel. Le blé, en revanche, évolue plus mollement : les prix sont stables ou en léger repli selon les échéances, notamment aux États-Unis où les cours ont cédé du terrain après trois séances de hausse. Sur les marchés physiques français, les prix restent globalement stables pour le blé tendre, le blé dur et l’orge, tandis que le maïs montre une petite progression.
La météo joue également un rôle : des précipitations dans le Midwest américain ralentissent les récoltes de maïs, tandis que des pluies irrégulières dans la zone mer Noire ne soulagent pas toutes les zones touchées par la sécheresse. La démission surprise du Premier ministre français renforce l’instabilité politique, ce qui pèse sur l’euro, renforçant la compétitivité des grains européens à l’export. Le shutdown américain empêche la publication des rapports USDA clés, ce qui accroît l’incertitude. Malgré cela, les exportations américaines de maïs progressent fortement (+56 %), tout comme celles de blé dur canadien, ce qui confirme une demande internationale bien présente.
📈 Facteurs haussiers
Rebond des marchés à terme du maïs
Le contrat décembre du CBOT atteint son plus haut niveau du mois avec trois hausses consécutives. Sur Euronext, toutes les échéances du maïs sauf mars 2026 progressent, avec un sommet pour le contrat de novembre. Ces signaux techniques montrent un intérêt renouvelé des opérateurs pour le maïs, notamment dans un contexte de récolte perturbée par les pluies aux États-Unis. Cela génère une tension modérée mais visible sur les prix à court terme.
Exportations américaines de maïs très soutenues
Depuis le 1er septembre 2025, les États-Unis ont exporté 6,7 Mt de maïs, soit une hausse de 56 % par rapport à l’an dernier. La demande reste soutenue, avec le Japon et le Mexique parmi les principaux acheteurs. Ce dynamisme confirme l’attractivité de l’origine américaine malgré le dollar fort. En l’absence de chiffres USDA officiels, ces inspections publiées rassurent le marché.
Euro faible, compétitivité européenne renforcée
L’instabilité politique en France a provoqué un affaiblissement de l’euro, qui a testé un support à 1,1650 face au dollar. Cela renforce la compétitivité des origines européennes, notamment sur le blé et le maïs, et soutient les prix à l’export. Un euro bas agit comme un levier de soutien indirect aux cours, en particulier dans les régions à vocation exportatrice.
📉 Facteurs baissiers
Abondance mondiale en céréales
Les très bonnes récoltes dans l’hémisphère nord (Canada, Russie, Europe) et les perspectives positives dans le sud (Brésil, Argentine) exercent une pression fondamentale sur les prix. Sask Wheat évoque une offre de qualité et en quantité, tant en blé qu’en maïs. Ce contexte structurellement excédentaire limite les rebonds des prix, même en cas d’aléas ponctuels.
Retards et blocages dans les exportations
Malgré la demande mondiale, les programmes d’exportation peinent à démarrer. En Russie, les volumes restent inférieurs à 2024 malgré une hausse du prix FOB. En Ukraine, les exportations de colza ont chuté de 59 % en septembre en raison de nouvelles règles douanières. Cette instabilité logistique réduit la fluidité du marché et pèse sur la confiance des opérateurs.
Incertitude liée au shutdown américain
La fermeture temporaire des administrations américaines prive le marché de données essentielles (WASDE, Crop Progress), accentuant la volatilité et favorisant les prises de bénéfices. En l’absence de données officielles, les traders hésitent à renforcer leurs positions longues. Cela affaiblit la dynamique haussière, notamment sur le blé américain.
📊 Notre sentiment de marché
Les céréales conventionnelles, notamment le maïs et le blé, évoluent actuellement dans un climat de consolidation latérale. Le maïs bénéficie d’un soutien conjoncturel : récoltes ralenties aux États-Unis, exportations dynamiques, rebond technique. En revanche, le blé reste plus fragile, confronté à une offre mondiale très abondante et à un démarrage lent des exportations.
Le facteur de soutien principal à court terme reste le taux de change euro/dollar, qui redonne de la compétitivité aux céréales européennes sur les marchés internationaux. Cependant, ce soutien pourrait être temporaire si l’instabilité politique se stabilise ou si la FED intervient sur les taux.
Nous anticipons une légère reprise des prix sur le maïs, sur le novembre Euronext. Le blé devrait rester dans une fourchette étroite. Globalement, le marché reste prudent, dans l’attente du retour des publications USDA et de signaux plus clairs sur la demande réelle à l’international.